Rue de Palestro
La galerie du passage du Bourg-l’abbé, vers la rue Saint-Denis
Edifié en 1828 par Auguste Lusson, le passage du Bourg-l’abbé relie aujourd’hui la rue Saint-Denis à la rue de Palestro. Il perdit quelques mètres à la suite du percement du boulevard de Sébastopol et de la rue de Palestro, en 1854. Le passage du Bourg-l’abbé fut alors doté, du côté du boulevard, d’une entrée monumentale, dessinée par l’architecte Henri Blondel.
La porte monumentale du passage du Bourg-l’abbé, du côté de la rue de Palestro
Blondel imagina une grande baie cintrée, ourlée d’une frise de palmettes, de volutes et de fleurettes, dont le sommet est frappé d’un grand cartouche orné d’une ruche et d’abeilles, symbole de l’activité économique. Des branches d’olivier et de chêne occupent les écoinçons de l’arc. L’inscription en lettres d’imprimerie « PASSAGE-BOURG-L’ABBE » paraît au-dessus, sous un rang de modillons. De part et d’autre, des pilastres cannelés supportent le socle de deux cariatides sur lesquelles repose le tablier d’un balcon à balustres de pierre.
Aimé Millet (1819-1891)
L’Industrie, 1863, pierre, Paris, passage du Bourg-l’abbé
Ces deux cariatides, qui représentent, à gauche, L’Industrie (avec la massue, l’enclume et les rouages), et à droite, Le Commerce (avec l’ancre marine, un paquet ficelé et une règle graduée), furent confiées, en 1863, à Aimé Millet.
L’élévation de la galerie intérieure, légèrement courbe et coiffée d’une verrière arrondie, est à deux niveaux : le rez-de-chaussée est consacré aux devantures des boutiques et le niveau supérieur est occupé par un petit étage percé de fenêtres à carreaux rectangulaires, flanquées de pilastres doriques. Des lanternes à verre fumé, maintenues par un bras fixé au mur, assurent l’éclairage. Le sol est couvert d’un carrelage simple, composé de carreaux jaunes enserrés dans une bordure blanche.
A l’étage, les trumeaux et la frise de l’entablement sont décorés de panneaux ornés de volutes, de culots et de fleurs stylisées. Des rosaces moulurées sont appliquées au droit des pilastres.
Comme dans la plupart des passages, les premières travées de chaque extrémité sont entresolées. Du côté du boulevard de Sébastopol, la corniche, ornée d’une frise de lambrequins, forme un petit pignon, où se loge le cadran d’un baromètre, signé « DUTROU A PARIS » et daté de « 1862 ». Ce cadran s’insère entre un ruban noué et une guirlande suspendue.
Du côté de la rue Saint-Denis, le cadran d’une horloge, inséré entre un ruban noué et un pied de vigne, est appliqué sur un simple panneau mouluré. Son aiguille des heures forme par ailleurs une étoile dorée.
Depuis la rue Saint-Denis, le passage du Bourg-l’abbé est accessible par une porte rectangulaire sans ornementation, signalée par une simple inscription.